Sur le site de son Institut, le Pr Raoult et son équipe déplorent la chute de qualité scientifique des publications du New England Journal of Medecine.
L'article est intitulé d'une citation de Cicéron dans sa protestation contre Catilina : Quousque tandem abutere, patientia nostra. Les auteurs dénoncent de grossières falsifications dans six articles récents comprenant Mehra, Boulware et RECOVERY.
Depuis plus de dix ans, des auteurs - comme P. Johannidis - dénoncent la vague d'articles erronés, le plus souvent trafiqués pour parvenir à une modification des pratiques médicales et très souvent au bénéfice de laboratoires pharmaceutiques.
La critique la plus fréquente contre les articles médicaux douteux tient aux liens d'intérêt entre leurs auteurs et des puissants intérêts financiers. C'est notamment le cas des auteurs des articles dénoncés par le Pr Raoult.
Deux autres critiques sont de plus en plus importantes. La première critique concerne la reproductibilité des expériences ou essais à la base d'un article scientifique, ou bien que les données scientifiques à la base de l'article soient rendus indisponibles, par exemple au profit du laboratoire pharmaceutique cause du conflits d'intérêt, ou bien parce que, les auteurs ont été incapables de formuler précisément les conditions de leur expérimentation. Il n'est alors plus possible de vérifier, ni même de discuter les affirmations prétendues scientifiques de l'article critiqué.
La seconde critique concerne la méthodologie qui se base de plus en plus fréquemment sur le "big data" avec la croyance infondée sur une preuve scientifique que, plus il y a de données dans une étude, moins celle-ci est contestable. Le sommet de l'errement est peut être dans la fraude Mehra qui revendique plus de 96.000 dossiers de patients.
Le Pr Raoult met en cause le "standard" des essais cliniques, celui dit à double aveugle avec groupe de contrôle qui est souvent pratiqué dans les essais liés à notre seconde critique.
Il est vrai qu'on imagine mal Isaac Newton se livrant à un essai en double aveugle et groupe de contrôle pour parvenir au théorème de base de la Mécanique classique.
La Médecine a encore un déficit grave de scientificité.
Commentaires
Enregistrer un commentaire