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SARS - Cov - 2 - La thèse d'un coronavirus artificiellement modifié

Une première tentative d'affirmation de la thèse

Le 14 avril 2020, le Pr Luc Montagnier, Prix Nobel de Médecine, virologue, déclare à la presse française que le coronavirus SARS - Cov - 2 est un virus artificiellement modifié qui reproduit certaines sections du génome du virus du SIDA, le HIV. La chose est plus difficile que cela, puisque le coronavirus est un virus à ARN monobrin, pendant que le HIV est un virus à ADN ... Montagnier fonde son opinion en particulier sur le travail d'un biomathématicien, Jean-Luc Pérez qui a publié en Février 2020 un article dans une revue scientifique à publications libres - donc sans révision - qui affirme établir la preuve d'insertions artificielles dans le génome d'un coronavirus. Selon Montagnier, c'est un peu comme si les biologistes auteurs de cette modification très technique avaient cherché à préparer un vaccin contre le VIH.

Le tollé de la prétendue "communauté scientifique" a été immense et rapide. Des quidams ont insulté le Pr Montagnier, qui s'en moque éperdument. Le plus technique des arguments opposés à Montagnier et Perez se fonde sur l'affirmation - non contestée par eux - que les fragments qu'ils ont prétendus identifier se retrouvent dans presque tous les coronavirus et qu'ils sont beaucoup trop courts pour exprimer quoique ce soit. Mais comme les génomes des précédents coronavirus présentent seulement de 28.000 à 31.000 base, et qu'ils se distinguent les uns des autres de 2 à 10 %, on aimerait savoir quelle longueur de motif est suffisante dans leur esprit pour être "significatif". En fait, l'argument péremptoire est que la "communauté scientifique" a décidé que le coronavirus est passé de la chauve-souris à l'homme par le "pangolin". Il est donc parfaitement "naturel" et il n'y a rien à affirmer de contraire puisque c'est le "consensus de la communauté scientifique".

Le "coup" est périodiquement fait avec le réchauffement climatique. C'est en réalité une vulgaire manipulation de l'opinion publique.

Ceci dit, l'article de Perez est très intéressant. Mais il utilise une méthode de comparaison largement inédite qu'il expose tellement mal qu'il est impossible de le suivre. De fait, on n'a plus entendu parlé de Montagnier et de Perez depuis lors.

Perez a utilisé une étude d'un microbiologiste américain, Lyons-Weiler, qui a identifié une zone nouvelle dans le génome de SARS - CoV - 2. Et il a publié la séquence "nouvelle" d'acides aminés. Comme Perez a indiqué les fragments de génome de 6 souches de virus du SIDA, il a été facile de vérifier si ces fragments correspondent. Ils correspondent tous à une ou deux bases près. Selon Perez et Lyons-Weiler, il semble que ces "inserts" permettent au virion de mieux s'accrocher par sa S-protéine au récepteur ACE2, présent dans les cellules humaines de l'appareil respiratoire. Les adversaires se limitent à critiquer la taille "trop petite" des "inserts". Ils ne démontrent pas que ces inserts "trop petits" permettent d'améliorer l'infectivité du virion.

Une deuxième timide tentative d'affirmation de la thèse

Le 14 avril 2020, Macron parlant de la Chine et du coronavirus déclare au Financial Times qu'"il y a manifestement des choses qui se sont passées qu'on ne sait pas". La phrase prête à confusion. Il n'est pas certain qu'il pense à la même chose que Montagnier. Mais, il est clair que Macron estime que les "choses" qui se sont passées et qu'on "ne sait pas" ne peuvent pas être crûment dites. Il en restera là. A l'époque, on commençait à mettre en doute les statistiques trop faibles d'infectés et de morts en Chine. Ce débat se serait terminé quelques jours après par une révision mineure des chiffres de la région de Wuhan. On peut penser que Macron ne se serait pas inquiété d'une telle "erreur" de comptage devant le Financial Times. La"correction" chinoise a parue tellement suffisante tout le monde qu'on n'a plus jamais parlé d'une "insuffisance" de l'ampleur statistique chinoise.

Un peu en même temps, Trump et son affidé Pompeo ont à plusieurs reprises devant la presse laissées échappé de petites phrases qui tendaient en réalité à indiquer à la Chine que les États-Unis allaient, sur le long terme, travailler à contraindre la Chine à les indemniser du coût de la pandémie. Ils ont à plusieurs reprises mis en cause des laboratoires de virologie à Wuhan dont l'un est tout simplement géré par l'Armée Rouge. Mais, il est difficile de dire qu'ils savent qu'un simple accident s'est produit - une dose infectieuse serait accidentellement sortie d'un laboratoire chinois - ou si le coronavirus est artificiellement modifié pour en faire une arme biologique. Deux mois plus tard, ni Trump, ni Pompeo n'ont vraiment éclairé les opinions à ce sujet.

Une troisième tentative discrète

Peu de jours après Montagnier, le 23 avril 2020, un microbiologiste russe, Petr Shumakov, selon le quotidien britannique le Daily Mail, aurait déclaré dans un journal russe que "les Chinois auraient fait une chose cinglée" en réalisant "plusieurs inserts ou substitutions dans le génome du SARS - Cov - 2". Shumakov n'a pas donné d'autres informations ni de preuves. Mais il s'agit d'un microbiologiste qui a beaucoup publié sur les virus et est tout à fait susceptible d'avoir étudié les divers génomes qui sont librement disponibles dans les bases de données de virologie.

Revenant à cette révélation, le site https://www.santeplusmag.com/un-chercheur-accuse-les-scientifiques-chinois-davoir-fait-des-manipulations-absolument-folles-du-coronavirus/ complète ses informations en affirmant que Shumakov a commenté l'intervention du Pr Montagnier, ce qui est soigneusement caché dans le reste de la presse. Il semble donc avoir nominativement confirmée l'opinion de Montagnier - alors qu'en France, les membres de la "communauté scientifique" n'ont pas de mots assez durs pour ridiculiser cette opinion. Le reste de l'article de santeplusmag.com est un tissu d'erreurs et d'âneries caractéristiques de la très basse qualité des connaissances scientifiques en France notamment.

Shumakov se serait borné à appeler de ses vœux une enquête internationale, ainsi qu'une réglementation pour éviter la manipulation de virus même avec des buts médicaux. Il aurait été appuyé par une autre biologiste russe, Veronika Skvortsova, directrice de l'agence fédérale russe biomédicale, ancienne ministre de la santé de Poutine. Par contre, le porte-parole du Kremlin, Pteskov, a averti contre les allégations que le SARS - Cov - 2 serait artificiel. Depuis, Shumakov n'a pas accédé aux médias.

Une quatrième tentative par une équipe anglo-norvégienne

A.G.Dalgleish, Foundation Professor of Oncology, St. George's, University of London, Institute of Infection and Immunity, London, United Kingdom, et deux microbiologistes de la société Immunor AS, Oslo, Norway, B. Sørensen, A. Susrud, publient un article "Biovacc-19:A Candidate Vaccine for Covid-19 (SARS-CoV-2) Developed from Analysis of its General Method of Action for Infectivity" en Mai 2020 (Lire : https://www.cambridge.org/core/services/aop-cambridge-core/content/view/DBBC0FA6E3763B0067CAAD8F3363E527/S2633289220000083a.pdf/biovacc19_a_candidate_vaccine_for_covid19_sarscov2_developed_from_analysis_of_its_general_method_of_action_for_infectivity.pdf).

Leur article concerne la recherche d'un vaccin pour protéger du SARS - Cov - 2. Ils estiment que la recherche d'un tel vaccin doit commencer par l'étude approfondie de l'étiologie du coronavirus ce qu'ils tiennent pour la seule méthode efficace pour parvenir à un vaccin. Leur article résume donc leur étude des séquences et alignements de la protéine de pointe du SARS - Cov - 2, protéine qui lui sert à se lier sur des sites particuliers des enveloppes des cellules humaines qu'il cible.

Il est à noter que les auteurs estiment qu'ils ont déjà développé un vaccin contre le VIH Vacc4x et prédits l'échec des trois autres vaccins développés contre le VIH. Ils expliquent ces échecs par le fait que leurs développeurs n'ont pas travaillé les bons sites d'accrochage des virions sur les cellules humaines. Dans le cas du SARS- Cov - 2, il s'agit de la protéine ACE2 comme cela est connu. Mais, il semble que d'autres sites sont possibles comme CLEC4M/DC-SIGNR.

L'article de Dalgleish et al ne met pas en cause les microbiologistes chinois. Cependant, il semble que leur texte a été profondément "remanié" pour éviter d'aller contre des opinions dominantes. On lit :

Cumulative data suggests that the general method of action of this chimeric virus includes membrane components other than the ACE2 receptor, which may explain clinical evidence of its infectivity and pathogenicity. Data shows the non-spike receptor binding domain dependent phagocytic general method of action to be specifically related to cumulative charge from inserted sections on the SARS-CoV-2 Spike (see Fig 1) poised to form salt bridges with attachment receptors. This suggests that attachment to such previously reported membrane proteins has been enhanced directly due to the basic and positive charged inserts in the Spike protein together with other basic and positive charged amino acid substitutions enabling formation of salt bridges with the receptor CLEC4M/DC-SIGNR or, indirectly, by the additional salt bridges formed between the positive charged amino acids and negative charged phospholipids on the cell membrane.
Positive charged amino acids are inserted into peptides and proteins to enhance cell affinity and can also be used for transport of peptides and proteins through the cell wall (Richard et al., 2003; Thorén et al., 2000; Åmand et al., 2011). In addition, these positive charges may be used for co-receptor binding where the opposite negative charge is available.
It is a matter of fact that there are unique inserts in the SARS-CoV-2 spike protein when they are aligned with other SARS-CoV sequences as shown in (Zhou et al., 2020).

Cette analyse démontre clairement que ces trois auteurs estiment que le SARS - CoV - 2 est une chimère, c'est-à-dire un organisme génétiquement modifié de manière à accroître sa pathogénicité et que les insertions détectées sont évidemment artificielles.

Dans The Telegraph, l'opinion d'un ancien chef du MI-6 britannique, Dearlove, est clairement que les auteurs anglo-norvégiens ont relevé une origine humaine et chinoise. Dearlove note que l'article a été re-rédigé plusieurs fois et The Telegraph atteste que l'une des versions de l'article anglo-norvégien concluait que le coronavirus devait être correctement dénommé "virus de Wuhan" et affirmait avoir prouvé au-delà du doute raisonnable que le virus de la Covid-19 a été fabriqué (lire : https://www.telegraph.co.uk/news/2020/06/03/exclusive-coronavirus-began-accident-disease-escaped-chinese/).

Est-il raisonnable d'adhérer à la thèse de l'origine artificielle du SARS-Cov-2 ?

Ma réponse est : non en l'état actuel des preuves.

Mais celles-ci sont encore plus étendues que ce qui a été montré plus haut. Le laboratoire de virologie de Wuhan de classe P4 a été construit entièrement par la France. Technip était même chargé de sa certification. La France voulait contrôler son fonctionnement. Elle a été évincée le jour de son inauguration et personne n'a pu y mettre les pieds dans ce but venant des constructeurs. Selon plusieurs sources, le laboratoire français de Wuhan a ensuite été copié dans d'autres endroits en Chine.

A cause de coopérations internationales, nous savons notamment d'un article du Washington Post, que des fonctionnaires américains ont écrit dès 2018 que des manquements de sécurité graves existaient à Wuhan. Nous savons par ailleurs que le laboratoire de Wuhan travaille à la fois sur les coronavirus et sur le virus IHV, par des articles récents - parfois en coopération avec des universités américaines - et par des brevets. Notamment, l'un de ces brevets concernait les récepteurs ACE2 des cellules humaines que l'on pense utilisés aussi par la protéine de pointe du SARS - CoV - 2.

Nous savons aussi qu'un expert chinois, le Dr Shi, a travaillé sur des manipulations génétiques de coronavirus de chauve-souris. Nous savons aussi, qu'en lien avec son travail, la souche virologique du coronavirus de la chauve-souris dont procèderait le SARS - CoV - 2 a été détruite sur ordre des autorités chinoises. D'ailleurs, il est vraisemblable qu'une enquête internationale "indépendante" à Wuhan ne donnerait aucun résultat.

Nous savons aussi que le passage par le pangolin est hautement improbable et que le récit d'une infection entre l'animal et l'homme dans le marché humide de Wuhan est une fable sans aucun fondement récité par les fonctionnaires de contrôle de l'opinion du Parti communiste chinois.

Aucun de ces faits ne permet d'affirmer l'origine artificielle du SARS - Cov - 2. Leur enchevêtrement autorise cependant une très forte suspicion.


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