La violence sociale toujours plus forte
Depuis quelques années, la violence sociale nous paraît s'accroître. Notamment en France. Nous ne tenons pas de statistique particulière. Nous pourrions réciter des centaines d'affaires sordides. C'est parfaitement inutile.
Un opposant politique vient de déclarer que la grande faillite de Macron concernait la sécurité. Peut être avait il notre observation à l'esprit. Mais, hélas, je crains fort que l'échec de Macron sur la question de la sécurité est loin d'être la cause de cet accroissement de la violence sociale.
On a d'abord cru que cette violence sociale frappait d'abord les forces de l'ordre, devenues ennemies jurées de certaines franges de la population. Mais, il a fallu ajouter aux forces de police les pompiers. Puis, on s'est aperçu que les infirmières libérales, les médecins de quartier, les ambulanciers, ... étaient eux aussi la cible de cette violence sociale. On a estimé que cet élargissement "profitait" à tout ce que représente l’État. C'est assez douteux.
On peut remarquer la hausse incroyable de la violence des crimes. Tel violeur récent n'hésite pas à incendier la maison où repose le corps de sa victime. Que cherchait-il dans ce paroxysme ? Dissimuler son forfait ? Alors qu'on peut retrouver des indices au niveau d'une seule molécule ? Non.
La lutte contre la violence sociale
Jusqu'à présent, la réponse à la hausse continue de la violence a été double : augmenter le nombre d'années de prison et le montant des amendes pénales pour tous les crimes et délits qu'on a multiplié. Pour des gens pour qui la prison est leur institution de repos. Pour des gens qui ne paieront jamais le premier sou de leur amende.
On a voulu accroître l'action répressive de la police. Malheureusement, une bonne police coûte cher. Et l’État a peu d'argent à mobiliser pour cette cause. Aussi la police fait ce qu'elle peut avec le peu qu'elle a. Et malgré les critiques que j'aurais à présenter, je suis heureux et animé de gratitude de ce "peu qu'elle fait".
Mais, je crois que le problème est beaucoup plus grave.
Armez la police avec des armes de guerre. Les violents utiliseront des violences plus grandes et pas forcément et uniquement contre la police. Mais, plus du tout "en réponse". Uniquement parce que les instincts sociaux ont été complètement débridés.
Pourquoi ? Par qui ? Comment ?
La violence sociale a pris d'autres voies
Regardez ces jours derniers, ce "brave" homme qui, pris d'un accès de rage, éjecte sa compagne de la voiture "familiale", retourne en marche arrière pour lui passer sur le corps, et reprend sa marche avant pour lui repasser à nouveau sur le corps. A quoi sert de doter la police de Megane sport roulant à 270 kmh ? A rien contre cela.
Beaucoup ont compris que la "médiation sociale" a complètement échouée, qu'elle est inutile contre cette hausse continue de la barbarie. L'abruti qui a massacré sa femme à coups de voiture sait évidemment que son crime est public. Il sait qu'il risque la prison à perpétuité. Risquerait-il la peine de mort, là, sur le champ, au bord de la route où il a écrasé sa femme, qu'il s'en moque. Que voulez-vous venir lui expliquer ? Que voulez-vous lui imposer comme stage de prévention ?
Une réunion de dix hommes abrutis, assis autour d'une table, dans un local associatif, un gobelet de café à la main, avec une petite travailleuse sociale qui viendra leur expliquer "que c'est mal" et que rouler sur sa femme avec une voiture de 1500 kilos, "ca peut lui faire très mal" ? Leur faire ânonner péniblement qu'ils ont compris que la violence n'était pas une solution ?
Ce que les bourgeois au pouvoir ne comprennent pas, mais alors pas du tout, c'est que la violence contre la police est purement fortuite. Les barbares sont violents, c'est tout. Ils sont d'abord violents entre eux. A Etampes, deux cent jeunes se sont battus par simple barbarie. On ne compte plus les meurtres d'un passant parfaitement inconnu de son assassin, de ces automobilistes qui s'écharpent pour un dépassement dangereux ou un refus de priorité, pour une bagarre dans une file d'attente, pour un regard supposé parfois ... Alors quand en plus la police vient les "gêner" ...
Pourquoi cette évolution de la violence ?
Il y a deux raisons à la barbarie actuelle dans notre société. Et ces deux raisons sont deux solutions possibles .
La première raison de la barbarie, c'est le culte de la force. Les gens violents admirent la force. Le fascisme n'est jamais loin de "ces gens-là" ... Ils méprisent la faiblesse. Et tous les petits arrangements que la loi des bourgeois leur propose, ils les méprisent comme un aveu de faiblesse.
La deuxième raison de cette barbarie, c'est que les violents qui nous entourent sont sans valeur à défendre, à conserver, ni même à acquérir. Au mieux, ont ils une ébauche de famille, souvent mauvaise, corrompue par leur violence. Ils ne possèdent presque rien que rapines, ou rapides revenus, péniblement acquis lors de rares travaux qu'ils détestent. Ou alors, c'est du produit d'activités illicites, développées sur nos lâchetés comme la drogue et autres trafics ...
Un remède possible ?
Si vous voulez inverser la marche de la violence dans la société française, il faut travailler sur ces deux "raisons". Celui qui est violent doit éprouver une violence plus grande et illimitée si l’État a un pouvoir illimité contre le violent. Et pas lorsque, par simple hasard, sa route a croisé une patrouille de gendarmerie, vite contestée par un juge qui l'aura condamné à un rappel à la loi ...
Dans le même temps, il faut que l'individu violent acquière de manière civilisée des biens, des biens qui soient des valeurs certaines pour lui. Un individu sans valeurs est incapable de comprendre la raison de la loi. C'est lorsqu'il possède une valeur à sauvegarder qu'il réfléchit à sa propre violence, qu'il commence à raisonner ses actes et ses comportements.
L'éducation n'y fait pas grand chose. Laisser presque la moitié de la population sous le seuil de pauvreté, faire croître cette proportion de pauvres et de demi-pauvres, c'est actionner l’accroissement de la violence sociale. Au contraire, offrez à la société qui sombre dans la violence barbare des valeurs qui rendront cette violence illégitime pour ceux là même qui s'y soumettent.
C'est tout un programme qu'hélas, la société française est probablement incapable d'adopter.
Pauvres de nous.
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