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Coronavirus - Quelques observations au début de la pandémie

La France entame sa deuxième semaine de "confinement". L'Italie et l'Espagne s'enfoncent dans une crise grave avec une tourmente de morts. L'Allemagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis sont un peu en retard. La Chine, Taïwan, la Corée du Sud ont semble t'il relativement maîtrisés la pandémie dans leur zone. Les pays plus faibles en Asie du Sud-Est et en Afrique pourraient s'enfoncer dans une crise sanitaire épouvantable.

Mais tous les pays sont liés entre eux par la mondialisation, de sorte que, même la Chine pourrait voir reprendre l'épidémie à tout moment. La plupart de ses "nouveaux cas détectés" de coronavirus sont apportés par les entrées en Chine. Nous savons que nous souffrirons du même problème si nous parvenons à résister au premier assaut de la pandémie.

Je veux ici présenter quelques observations. Probablement rien d'original, beaucoup de gens ayant déjà proféré de nombreux oracles. Notre lecteur pourrait s'interroger sur l'intérêt d'un prophète supplémentaire. Qu'il nous pardonne. Certains ne peuvent s'interdire de faire des commentaires. D'autres des observations ....

  1. La situation n'est peut être pas aussi dramatique qu'on le dit.

    C'est l'ignorance qui est dramatique, peut être pas le coronavirus. Avec une telle première observation, la pendaison de son auteur est proche ... Mais qu'y puis-je ?

    Le problème de la statistique épidémique est la nature exponentielle. En France nous sommes au delà de 1000 morts après trois semaines. Avec l'infection, nous serons peut être un million dans trois mois. Par ailleurs, pour des raisons diverses, selon les zones, la mortalité varie. En Italie, on frise les 10% de mortalité parmi les cas avérés. En France c'est de l'ordre de 3% à cause de l'Ile-de-France et du Grand-Est. Ailleurs ce peut être zéro. La Chine lors du premier assaut de la pandémie a eu 3.200 morts, soit relativement peu à l'échelle du milliard de Chinois continentaux.

    Lors des épidémies de peste ou de choléra, en France, on comptait dix millions de morts dans l'année. Avec des populations cinq ou six fois moindres. Cependant, mon observation ne devrait pas être confondue avec les propos lénifiants des dirigeants et responsables de santé fin Février 2020, qui parlaient alors de "grippette" ... Nous ignorons presque tout du coronavirus qui nous frappe, depuis le plus humble malade jusqu'au patron du service hospitalier qui le soigne. Même les atteintes physiques du virus ne sont pas toutes connues. Et ses suites sont seulement craintes. Aussi mon observation est plus rassurante que basée sur un avis responsable. Un peu de méthode Coué, cela ne peut pas nuire à mon niveau.

    Mon observation est avant tout destinée à fonder un appel au calme, à la raison garder.


  2. Le drame de la pandémie Covid-19, c'est l'incurie de la médecine dirigée par l'Etat

    Tout le monde a remarqué en Occident que :

    1. Il n'y a même pas de masques de protection disponibles même pour les soignants. Le même problème existe aux USA.
    2. Alors que les kits de test existent partout dans le monde, en Corée notamment, il est impossible en Europe de réaliser une recherche systématique d'individus infectés. Le même problème existe aux USA.
    3. Le COVID-19 dans les cas les plus graves produit des atteintes gravissimes de l'appareil respiratoire. Le malade meurt étouffé. Il peut être fortement soulagé et parfois sauvé par un respirateur artificiel. Partout en Occident, les respirateurs artificiels manquent dans des proportions dramatiques.
    4. Les seules stratégies de soins d'une pandémie sans médicaments connus sont le confinement de la population non encore infectée et la quarantaine de la population infectée. Ces deux stratégies sont regardées avec répugnance par l'ensemble des Etats occidentaux et par leurs autorités de santé au prétexte qu'il s'agirait ou bien de méthodes médiévales - ce qui est vrai, et après ? - ou bien d'atteintes aux droits de l'homme - de qui se moquent-ils ?
    5. On a remarqué en France notamment, la méfiance et même l'ostracisme qui frappe les médecins ayant une démarche scientifique dynamique. Je fais référence ici à l'aventure du Professeur Raoult. Ce dernier qui estime que le Coronavirus est loin d'être une catastrophe irrémédiable, a proposé un "vieux" médicament, la chloroquine, pour traiter les malades du COVID-19 les plus atteints. Il a été immédiatement dénoncé, vilipendé, au prétexte qu'il n'y avait pas d'AMM pour ce médicament dans le traitement du Covid-19. Cette réaction tant du gouvernement que des "autorités de santé" est un scandale sans cesse renouvelé à chaque fois qu'un scientifique trouve un nouveau traitement. On penser ici au Baclofène. Mais les cas sont beaucoup plus nombreux.

    Dans le même temps, on admet que la médecine est probablement moins encadrée aux USA qu'en France par l'autorité de l'Etat, mais qu'elle l'est beaucoup plus en Chine. Et bien le problème se pose identiquement aux USA - qui admettent pourtant le traitement du Pr Raoult, mais n'ont ni masques, ni respirateurs - et pas du tout en Chine. De sorte que l'Italie, à bout de ressources pour lutter contre l'épidémie a appelé les médecins chinois et russes au secours. Hier, dix gros porteurs russes ont atterri dans divers aéroports italiens amenant du matériel médical et des centaines de spécialistes de traitement des épidémies.

    Je voudrais faire aussi deux observations accessoires :
    1. Sur la gestion de la Chine de son épidémie : Au début de la crise, les autorités chinoises ont très mal réagi , probablement encore plus mal que les gouvernements occidentaux. Ces derniers étaient d'ailleurs alertés par la catastrophe chinoise. Ce n'est qu'après trois semaines, que les autorités centrales ont pris les choses en main avec une grande énergie. Une possibilité vient de ce que les autorités locales auraient et se seraient cachées le problème de l'épidémie. Cette incurie pourrait être responsable de la pandémie. Même si la réaction qui a suivie a été manifestement maximale.
    2. Sur le Pr Didier Raoult : Cet infectiologue marseillais est réputé l'un des meilleurs spécialistes des virus et des infections. Il a promu un traitement du Covid-19 avec un anti-paludéen, sur la base d'un essai très restreint et réalisé sur de premiers patients du Covid-19. Au début de l'épidémie, il a communiqué des propos extrêmement critiques à l'égard d'une grande peur en Occident, "provoquée par une grippette en Chine" selon d'autres, estimant que la létalité de Covid-19 était faible, jusqu'à nier qu'on la verrait dans les statistiques nationales. Il a suscité et suscite encore à la fois un élan d'espoir dans le public et une méfiance des autorités établies et il est à craindre que son tempérament de pionnier de l'infectiologie ne lui ait quelque peu tourné la tête. Cependant, si on reprend ses déclarations téméraires, il n'a pas entièrement tort. Et son "anti-paludéen" pourrait ne pas être sans intérêt thérapeutique, surtout en absence de vaccin ou de médicament traitant spécifiquement le Covid-19.

  3. La réaction capital-socialiste au Covid-19

    Certains de nos lecteurs pourraient s'étonner de cette désignation peu connue : le capital-socialisme est le régime économique caractéristique des diverses nuances de socialisme occidental, à savoir le libéral-socialisme d'un Blair ou le social-démocratisme d'un Macron. Généralement, ces régimes imaginent adhérer à l'économie néo-libérale. C'est possible, sauf que le libéralisme du néo-libéralisme ne fonctionne que par l'alliance du capitalisme financier massifié et du socialisme d'état, alliance qui justifie selon moi l'appellation de capital-socialisme.

    Ceci posé, beaucoup d'observateurs, mais aussi d'agents économiques, s'accordent à diagnostiquer une destruction profonde du système de santé produite par les directives capital-socialistes, et ce depuis plus de vingt ans. Cette destruction se remarque par :

    1. la disparition du système hospitalier de taille réduite qui recouvrait les territoires de manière naturelle en ce sens que les hôpitaux aujourd'hui disparus remontaient à une histoire progressive de construction du système de santé sur plusieurs siècles.
    2. l'ouverture d'établissements hospitaliers qualifiés de "modernes" dont le gigantisme sert le plus souvent à dissimuler la réduction des moyens médicaux, tant en personnel, qu'en matériel. Cette situation est régulièrement dénoncée partout.
    3. le maintien dans un état de délabrement de la médecine d'urgence, les services hospitaliers en ce domaine étant de notoriété publique rejetés dans un abandon volontaire tant en matériel médical qu'en personnel qualifié.

    Dans le même temps, sous l'action du capitalisme financiarisé, l'idée même d'investissements et celle de profits s'entendent exclusivement dans le but de pérenniser et d'accroître les profits annuels des actionnaires. Certains sont des individus, mais c'est de plus en plus rare. Il s'agit le plus souvent d'agglomérats d'individus, qui ignorent absolument le gouvernement des entreprises qu'ils possèdent, ou encore d'organisations dont le statut public ou privé est très difficile à décider. C'est le cas d'entreprises comme Black Rock, Morgan ou Soros.

    Dans le même temps qu'ils exigent un revenu élevé de leurs propriétés capitalistiques, ces capital-socialistes ont un objectif de plus en plus apparent : interdire la prise de quelque pouvoir que ce soit par un individu ou par un groupe social qui ne soit pas membre du capital-socialisme. Or, le meilleur moyen pour atteindre cet objectif qui à la fois maximise le profit et pérennise la propriété, c'est d'appauvrir également les personnes physiques, quitte à distribuer des miettes à ces laquais qui servent de dirigeants politiques ou sociaux et qui parfois, surtout parmi les politiques, imaginent détenir le pouvoir étatique par l'élection démocratique, alors qu'ils sont installés et salariés par le capital-socialisme. C'est très nettement les cas de Macron et de Trump.

    Cette analyse - peut être difficile à lire pour certains de mes lecteurs - étant faite, je peux passer à l'observation de la réaction du capital-socialisme au Covid-19.

    Quand l'épidémie s'est déclarée en Chine, dans la ville de Wuhan, devenue mondialement célèbre alors, l'intérêt que le capital-socialisme a prêté à l'évènement a été des plus modérés et essentiellement e relation avec la lutte d'influence planétaire entre le communisme chinois et le libéralisme américain. Quand les autorités chinoises ont compris que les épidémies précédentes avaient été moins virulentes, elles ont immédiatement mise en place une stratégie de lutte épidémique à la hauteur de l'enjeu. Très clairement, les média et les dirigeants politiques salariés par le capital-socialisme ont sourdement critiqués ces mesures qu'ils ont généralement qualifiées de dictatoriales, d'autocratiques et d'atteintes aux droits de l'homme, au prétexte qu'un infecté n'avait pas le droit de disséminer sa charge virale dans la population encore saine.

    La Chine a utilisé trois stratégies : le confinement des individus encore sains, la quarantaine des individus infectés et le test systématique de chaque individu pour l'affecter à l'une ou l'autre de ces deux catégories. Pour la quarantaine, elle a souvent été exécutée dans des hôpitaux, dont certains on été construits en huit jours pour les besoins de cette quarantaine. La presse occidentale ne semble pas avoir indiqué le traitement des cas graves par respirateur artificiel.Manifestement, ce pays n'ignorait rien de leur intérêt puisque le 25 mars 2020, l'Espagne lui en achète 950 en urgence absolue, alors que l'on meurt étouffé dans les couloirs de ses hôpitaux.

    Sous les critiques absolument occidentales, la Chine est parvenue à endiguer la première vague de l'épidémie sans susciter la moindre approbation. Le Vatican a "charitablement" expédiés deux cent mille masques à la Chine et la France un million. C'est tout.

    Lorsque l'épidémie est arrivée en Europe, les dirigeants tant politiques que de santé, ont d'abrord minimisés les risques de cette pandémie. Alors qu'ils ignorent encore la véritable nature du Coronavirus suspecté dans l'épidémie, ils ont décidé de ne pas prendre de mesure particulière. Mais, ils ont rapidement été alertés par le problème des touristes, spécialement les croisiéristes qui ont été rapidement infectés. Leur rapatriement a donné lieu, notamment en France à plusieurs erreurs, de sorte que, même si une quarantaine de quatorze jours a été appliquée au début, il semble que le personnel qui s'est occupé d'eux n'ait pas été équipé correctement et ait manqué plusieurs protocoles nécessaires dans leur mission.

    Il s'en est suivi une vague d'infections dans l'Oise. A peu près au même moment, le tourisme encore introduisait dans une station de ski de haute-Savoie un autre foyer d'infection. A cette époque, Macron affirmait qu'il fallait vivre normalement, ce qui éveillait des souvenirs "churchilliens" - bien sûr hors de propos, mais on l'ignorait alors.

    Les dirigeants français voyaient le cataclysme se mettre en place en Italie. Quand celle-ci s'est placé en quarantaine pour ses régions du Nord, les français ont critiqué cette stratégie l'estimant contraire aux conventions européennes. Heureusement, les Italiens semblent ne pas avoir tenu compte des réactions gouvernementales françaises, ni d'ailleurs. Jusqu'au premier discours de Macron aux Français le 16 mars 2020, très clairement, les autorités refusaient de mettre en confinement la population française. Non moins clairement, le confinement aurait placé l'économie française dans une pente inconnue, mais fatale. Aussi, même avec son premier discours, Macron a fait appliquer un confinement de la population qui mélangeait les sains et les infectés parce qu'il était impossible de tester tout le monde. De plus, faire un confinement total de la population était impossible pour des raisons économiques. La solution retenue a été un confinement général, mais sans contrainte de l’État et sur la base d'un volontariat. Étaient susceptibles de confinement, les travailleurs pouvant exercer leur travail à domicile.

    Trois jours plus tard, les agents de santé voyaient les statistiques d'infection d'aggraver et les scènes de vie quotidienne montrant une absence complète de confinement de la population qui aurait s'y placer. Macron décide alors d’appliquer une coercition par amendes pour les contrevenants et une déclaration volontaire d'un type déterminé de sortie dite autorisée. Mais, le confinement n'est toujours pas plus important et de nombreux travailleurs sont encore dehors. C'est le cas du BTP qui, malgré ses demandes n'est pas autorisé à se confiner. Le gouvernement Philippe révèle alors là sa volonté de ne pas appliquer un véritable confinement, seul capable de lutter contre l'envol des statistiques épidémiques.

    De fait, de nombreux secteurs, pas forcément essentiels, continuent leurs activités. Malgré cela, le gouvernement annonce que le retour à la normale épidémique sera économiquement coûteuse. Il est clair que le capital-socialisme tient à ce que les gens poursuivent leur activité productive à tout prix, même si c'est celui de la saturation des capacités de traitement médical de l'épidémie. Avec une semaine de retard, les États-Unis semblent se trouver dans une situation proche de celles de la France ou de l'Italie.

    Les mesures énergiques prises par la Chine ne sont donc pas comprises par les occidentaux. Ce qui va poser un véritable problème à la Chine puisque, même si elle bloque l'épidémie chez elle, le monde entier étant maintenant plus fortement atteint, elle court un nouveau risque de retour. Mais, ou bien les Occidentaux n'ont pas pris la mesure de l'épidémie ou bien ils recherchent le bilan macabre d'une pandémie mondiale pour des raisons obscures. A ce propos, on a noté la satisfaction des écologistes devant les bilans d'émission de polluants réduits par l'arrêt des activités économiques.

    Des observateurs ont aussi noté que le gouvernement français ne veut pas dire ce qu'est un secteur économique essentiel de façon à laisser au travail le maximum de secteurs économiques y compris n'étant pas essentiels.

    L'ensemble de ces observations convergent vers une orientation politique favorable au capitalisme financier et qui ne respecte pas les intérêts des gens à la fois par l'impréparation du système de santé de manière volontaire et par la volonté de ne pas prendre les mesures énergiques qui permettraient de résister convenablement.


  4. Le Covid-19 ruine la légitimité de la mondialisation

    Divers observateurs ont noté que les voyages touristiques et professionnels, promus et rendus souvent nécessaire par la mondialisation, ont été les principaux vecteurs de la pandémie. L'idée d'un village planétaire, d'un monde sans frontière, l'idée d'une "libre" circulation des hommes, toutes tenues pour des éléments essentiels de la mondialisation sont démontrés par la pandémie des idées délétères. Il faudrait en tirer des conclusions drastiques. Malheureusement, les élites et les gouvernants actuellement en place sont incapables d'une révision des erreurs monumentales de la mondialisation.

    Une autre observation a porté sur les drames produits par les blocages nationaux ou régionaux des productions mondialisées. Ainsi en France, nous ne sommes plus capables de produire nos masques chirurgicaux et très peu de respirateurs. Or, la mondialisation a entraîné beaucoup de productions industrielles, pourtant essentielles pour les économies locales loin de leur zone d'influence. En cas de rupture des voies de communication, en cas de blocage d'une zone de production, les autres zones économiques se trouvent dans la situation dramatique dans laquelle la pandémie a placé la mondialisation.

    Lors de sa première intervention télévisé le 15 mars 2020, Macron a semblé se référer à un projet de relocalisation de certaines productions essentielles : médicaments, matériel chirurgical, par exemple.

    Comment cela sera t'il admis par les élites et par le capitalisme financier ?

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